Translate

dimanche 5 août 2012

Douce France... !




Encore quelques coups de pédales et nous franchissons la pancarte « Frantzia », nous voilà en « Pays basque »  à Hendaye.  Malheureusement, la grisaille nous poursuit, nous n’avons pas pu la laisser à la frontière !!! Nous sommes le 16  juillet et la couleur de fond est toujours aussi grise qu’une journée automnale, d’ailleurs nos organismes commencent à fatiguer un peu. Nous décidons de passer quelques jours à Ascain (joli petit village) à 6 kms de St Jean de Luz. On en profite pour se balader et pour visiter les alentours notamment Biarritz où les touristes s’évertuent à se rendre sur la plage avec leur serviette vêtus toutefois d’une petite laine ! Quand au petit train de la Rhune, inutile de s’y attarder,  les rails et la locomotive sont dans les nuages…
Vent dominant : sud-ouest. Autant en profiter pour traverser les Landes. Etape de + de 100 km dans la journée, de toute façon le paysage est désolant et il porte encore les stigmates du cyclone Klaus de 1999.  Des hectares de pins ont quitté le décor qui ressemble de nouveau à l’époque pré-Napoléonienne. Désormais, Il nous faut rejoindre la Gironde. Nous sillonnons à travers les vignes de grands crus tel Pauillac mais à la flotte et sous la flotte !!! Nous ferons étape dans la non moins célèbre (pour son caractère architectural et ses bons vins) petite cité : St-Emilion où les touristes, amateurs et grands connaisseurs de vin viennent « s’émoustiller » les papilles. Pour notre part, inutile de penser à faire des réserves dans les sacoches pour notre cave ou nous allons devoir doubler d’efforts dans les montées ! Surtout qu’il nous reste encore du chemin à parcourir… Pour pimenter un peu notre étape, une petite escapade à Espelette avant de se diriger vers la Charente, Charente-Maritime via Cognac. Puis, les Deux-Sèvres, la Vienne Poitiers et Angle-sur-Anglin classé comme l’un des plus « Beaux villages de France », L’Indre et les Etangs de Brenne avant de retrouver les bords de Loire Chambord, Beaugency puis Orléans (ville qui nous a agréablement surprise depuis son réaménagement).  Dernière étape chez notre couple d’amis, lesquels ont partagé avec nous et en tandem ce nouveau voyage à vélo.  Par contre, comparer à notre traversée de la France le long des fleuves, il est préférable à un itinéraire sur route où force est de constater que les automobilistes français sont les moins respectueux et les plus agressifs au volant sur l’échelle de notre voyage en Europe ! Aussi pour l’anecdote, nous avons été jetés comme des malpropres pour avoir oser s’abriter d’une bonne averse sous un préau, privé soit. Mais nous avons déjà rencontré ce cas de figure à l’étranger et l’hospitalité a toujours été compatissante et chaleureuse. « Douce France (la, lala, lala…) bercée de tant d’insouciance… aux clochers aux maisons sages… »… Charles est-ce toujours d’actualité ??!! Mais nous ne devons pas nous arrêter sur cette fausse note, l’hexagone a heureusement encore beaucoup de charme à nous offrir. Le « Tour de France » en est l’exemple concret et sa célébrité parle pour Elle (France) !!!



Bueno Camino !





Vendredi 15 juin : mer peu agitée, temps calme… depuis St Nazaire nous voilà à bord du navire qui nous débarquera à Gijon en Espagne (dans les Asturies). Notre itinéraire à vélo n’est pas encore établi  mais notre premier objectif sera Santiago de Compostela (St Jacques de Compostelle). Nos efforts auront raison de ses monts, ses montagnes et ses cols (+ de 900 / 1000m d’altitude) qui s’enchainent les un(e)s après les autres dans cette région des Asturies. Péniblement mais surement, sur notre vélo chargé nous pédalons sur les pas de nombreux pèlerins en quête de quiétude, de spiritualité ou tout simplement pour « faire le vide ». Notre point commun : l’effort et la progression sur le chemin. Notre différence : les ampoules aux pieds pour les marcheurs et le mal au derrière pour les cyclistes (Et les « cyclos-pèlerins », sont de plus en plus nombreux). Aussi pour le plus grand désagrément des marcheurs, nous pouvons constater qu’il y a beaucoup d’étapes sur le bitume et quelque soit le chemin emprunté (Camino francès, primitif ou norte). Alors, nous les croisons souvent d’un pas parfois un peu boiteux  mais décidé ; mutuellement nous nous encourageons « Bueno Camino ! » (Bon Chemin !). Nous tâcherons au maximum le soir de faire étape dans les auberges réservées aux pèlerins d’autant plus que le temps n’est pas vraiment de la partie et les campings en général assez onéreux (20 à 30€ pour 2 pers.). Alors, contre 5€/personne, et sur présentation de notre créanciale nous partageons les dortoirs qui ne sont pas encore bondés en cette saison. La simplicité, l’esprit d’échange et de convivialité sont au rendez-vous et le matérialisme au placard. Bien entendu, il faut toutefois composer notamment avec les ronfleurs et les bouchons à oreille sont alors indispensables ! Le seul mot d’ordre : les chaussures à l’extérieur de la « chambrée » ! Mais nous aurons l’occasion de dormir dans un lieu très insolite et fabuleux : le Monastère d’origine médiévale de Sobrado Dos Monxes. Etape plutôt originale !
St Jacques de Compostelle nous voilà ! Le samedi matin, nous prenons le temps de méditer et d’observer tous ces pèlerins le sac encore sur le dos franchir le porche de la cathédrale. Le temps du recueillement et des larmes est au rendez-vous … Mélange d’amertume et de joie peuvent se lire sur les visages sur le fait d’avoir enfin accompli « son voyage ». Mais pour notre part, il nous faut reprendre le Chemin du retour, nous connaissons déjà en partie l’effort que nous devrons accomplir. Nous emprunterons  le « camino del norte » (chemin du nord) via Sobrado dos Monxes et Abadin puis la côte Atlantique toujours aussi escarpée via Ribadeo, Gijon, Santander et San Sebastian avant de franchir la « frontière » et la ville de Hendaye.
Nos coups de cœur : Saint Jacques bien sur  mais aussi, la ville d’Aviles à l’ouest de Gijon ou bien encore  Comillas à l’est (et « Le  caprice » de Gaudi, l’un de ses  premiers travaux). Pour résumer, la Galice et surtout les Asturies nous aurons séduit malgré la difficulté dans les reliefs qui dessinent ces deux régions. Elles  nous dressent de superbes tableaux naturels assez préservés et plutôt très tranquilles contrairement à la côte méditerranéenne.  Nous avons traversé de nombreux hameaux, villages agrémentés de  leurs séchoirs en bois « sur pilotis » et en toit de lauze pour la plupart très bien conservés. Souvent les  rapaces sont venus planer au dessus de  notre « équipée à vélo » et la brume du matin nappant la vallée nous offrait un décor parfois surréaliste.  Bref, une facette de l’Espagne un peu plus méconnue mais qui en vaut le détour.