Vendredi 15 juin : mer peu
agitée, temps calme… depuis St Nazaire nous voilà à bord du navire qui nous
débarquera à Gijon en Espagne (dans les Asturies). Notre itinéraire à vélo n’est pas encore établi mais notre premier objectif sera Santiago de Compostela (St Jacques de Compostelle). Nos efforts
auront raison de ses monts, ses montagnes et ses cols (+ de 900 / 1000m d’altitude) qui s’enchainent les un(e)s après
les autres dans cette région des Asturies. Péniblement mais surement, sur notre
vélo chargé nous pédalons sur les pas de nombreux pèlerins en quête de
quiétude, de spiritualité ou tout simplement pour « faire le vide ».
Notre point commun : l’effort et la progression sur le chemin. Notre
différence : les ampoules aux pieds pour les marcheurs et le mal au
derrière pour les cyclistes (Et les
« cyclos-pèlerins », sont de plus en plus nombreux). Aussi pour
le plus grand désagrément des marcheurs, nous pouvons constater qu’il y a
beaucoup d’étapes sur le bitume et quelque soit le chemin emprunté (Camino francès, primitif ou norte).
Alors, nous les croisons souvent d’un pas parfois un peu boiteux mais
décidé ; mutuellement nous nous encourageons « Bueno Camino ! »
(Bon Chemin !). Nous tâcherons au maximum le soir de faire étape dans les
auberges réservées aux pèlerins d’autant plus que le temps n’est pas vraiment
de la partie et les campings en général assez onéreux (20 à 30€ pour 2 pers.). Alors, contre 5€/personne, et sur
présentation de notre créanciale nous partageons les dortoirs qui ne sont pas
encore bondés en cette saison. La simplicité, l’esprit d’échange et de
convivialité sont au rendez-vous et le matérialisme au placard. Bien entendu,
il faut toutefois composer notamment avec les ronfleurs et les bouchons à
oreille sont alors indispensables ! Le seul mot d’ordre : les
chaussures à l’extérieur de la « chambrée » ! Mais nous aurons
l’occasion de dormir dans un lieu très insolite et fabuleux : le Monastère
d’origine médiévale de Sobrado Dos Monxes.
Etape plutôt originale !
St Jacques de Compostelle nous
voilà ! Le samedi matin, nous prenons le temps de méditer et d’observer
tous ces pèlerins le sac encore sur le dos franchir le porche de la cathédrale.
Le temps du recueillement et des larmes est au rendez-vous … Mélange d’amertume
et de joie peuvent se lire sur les visages sur le fait d’avoir enfin accompli
« son voyage ». Mais pour notre part, il nous faut reprendre le Chemin
du retour, nous connaissons déjà en partie l’effort que nous devrons accomplir.
Nous emprunterons le « camino del
norte » (chemin du nord) via Sobrado dos Monxes et Abadin puis la côte Atlantique toujours
aussi escarpée via Ribadeo, Gijon, Santander et San Sebastian avant
de franchir la « frontière » et la ville de Hendaye.
Nos coups de cœur : Saint
Jacques bien sur mais aussi, la ville d’Aviles à l’ouest de Gijon ou bien encore Comillas
à l’est (et « Le caprice »
de Gaudi, l’un de ses premiers travaux).
Pour résumer, la Galice et surtout les Asturies nous aurons séduit malgré la
difficulté dans les reliefs qui dessinent ces deux régions. Elles nous dressent de superbes tableaux naturels
assez préservés et plutôt très tranquilles contrairement à la côte
méditerranéenne. Nous avons traversé de
nombreux hameaux, villages agrémentés de
leurs séchoirs en bois « sur pilotis » et en toit de lauze
pour la plupart très bien conservés. Souvent les rapaces sont venus planer au dessus de notre « équipée à vélo » et la brume
du matin nappant la vallée nous offrait un décor parfois surréaliste. Bref, une facette de l’Espagne un peu plus méconnue
mais qui en vaut le détour.