Pour la deuxième fois, depuis 2007, nous posons le pied sur le sol THAÏLANDAIS.
Nous survolons les environs de Bangkok où les stigmates de la grande mousson sont encore bien présents. Chaque parcelle est plus ou moins inondée et en ville, les sacs de sable et murets protègent encore les entrées des commerces. Compte tenu des actualités, une certaine appréhension nous envahie : comment allons nous retrouver cette capitale ? Quels sont les problèmes sanitaires ? … Nous pouvons constater que seuls les abords de la Chao Phraya (fleuve traversant la ville) sont encore les pieds dans l'eau. Malgré la crainte de la grande marrée, les Thaïlandais gardent le sourire car le soleil est de retour et le niveau des eaux commence à baisser. Cependant, certains habitants des quartiers les plus reculés de la ville sont « les laissés pour compte » vivant dans des conditions des plus précaires. Leurs maisons de bois sur pilotis se dressent dans des eaux stagnantes où les enfants s'adonnent à leurs jeux quotidiens et les adultes à la pêche. D'autres ont préféré investir les quais de gare ou les toits de certains bâtiments en dur. Mais la vie continue …
Nous y restons une dizaine de jours avant de rejoindre en train Chiang Mai, au nord du pays pour entamer notre périple à vélo en compagnie de Nicolas (un ami anglais rencontré en Nouvelle-Zélande) et pour y retrouver Alain et Chantal, deux amis Rennais en vadrouille en Asie du Sud-Est. Nous flânons à travers la vieille cité pour contempler les différents temples bouddhistes. Sur le marché du dimanche soir, nous ne manquons de savourer la variété de la cuisine Thaï, sans oublier de préciser les deux mots « maï phet (non épicé) » sinon nos papilles vont nous en vouloir !! En matière de délices, le « Fruit Shake » ou la salade de fruits digne de ce nom, sont nos « pêchés mignons » au quotidien sur le marché.
En chemin lors de notre voyage à vélo, nous faisons étape dans les cités antérieures au Royaume de Siam (1350-1767): Si Satchanalaï et Sukhothai à la redécouverte notamment des parcs historiques où nichent différents temples incontournables et majestueux, classés au patrimoine de l'Unesco. Dans un autre registre, mais pour notre plus grand plaisir, nous passerons la nuit dans le « Centre de Conservation des Eléphants Thaïlandais » (à 30 km au Nord de Lampang) où nous sommes accueillis par une famille de Mahouts (Cornacs), nous pouvons ainsi assister aux différentes démonstrations de pachydermes âgés de 3 à 40 ans. Le thème central étant les techniques traditionnelles d'exploitation forestière pratiquées auparavant dans le pays pendant des centaines d'années. En parallèle, leur délicatesse et leur côté artistique sont aussi au programme avec l'élaboration de peinture abstraite ou réaliste. De vrais artistes en herbe : impressionnant !
Il est temps de bifurquer vers l'Est et nous voilà « au fil du Mekong ». Bananiers (et leur magnifique fleur couleur pourpre), papayers, tamariniers etc, arborent notre route avec en arrière plan, ce fleuve mythique et légendaire. Malheureusement, les personnes vivant de ses ressources naturelles sont en danger, si le projet de barrages prévus par la Chine est réalisé. Aussi, nous sommes surpris du développement démesuré de certains axes routiers inexistants lors de notre premier passage il y a 4 ans seulement. Où sont passés les petits marchands de fleurs de la région de Phu ruea, « Au Revoir » l'ambiance calme, paisible et décalée du village de Chiang Kan devenu la destination phare des « bobos » Thaïlandais » en pleine frénésie consommatrice (boutiques souvenirs et défilé de 4X4 plus rutilants et monstrueux les uns que les autres!!!).
Toutefois, ce pays reste et restera nous l'espérons le « Pays du sourire ». Nous n'oublierons pas ces échanges furtifs sur le bord de la route, ces encouragements sympathiques et la générosité débordante des marchandes de fruits nous offrant tantôt des bananes, tantôt des ananas ou des mangues. Nous garderons également en mémoire La Rencontre la plus touchante, insolite et inopinée de ce voyage : une journée en compagnie de Thaïlandais et surtout d'une nonne et de 5 moines bouddhistes. Ils ont décidé de parcourir 2 600 kilomètres à vélo afin de symboliser et de célébrer les 2 600 ans du bouddhisme, tout en essayant de véhiculer l'image du « retour aux choses simples de la vie ». Ils nous ont invité à nous joindre à eux pour la journée et nous avons partagé leur unique repas quotidien. Après leur sieste nous avons repris tous ensemble la route et nous avons entamé la descente vertigineuse vers Tha Li à travers de somptueux paysages montagneux avant de nous séparer. Mais nous les avons recroisé plusieurs fois sur la route avant notre arrivée, quelques jours plus tard, sur Nong Khai, ville frontalière avec le Laos. En tout cas, nous n'oublierons jamais ces compagnons de voyage...
BONUS : nous avons trouvé ces images d'archives du siècle
dernier assez intéressantes et nous vous invitons à (re)découvrir
Bangkok à cette époque.